« Sage-homme », un film tourné en octobre 2021 dans la Région Grand Est

Les scènes de classes ont été tournées à la Faculté des Sciences et Technologies, dans le quartier Vand’Est Etoile de Vandoeuvre-les-Nancy. On retrouve également dans le film le centre-ville de Nancy, sa place Stanislas, son café du commerce ainsi que la discothèque Les Caves. Certaines scènes ont aussi été tournées à Houdemont et au CHU de Brabois.

Pour les besoins du tournage, un étage désaffecté de l’un des bâtiments de la Faculté des Sciences et Technologies a été transformé en maternité et hôpital.

« Sage-homme » : le synopsis

L’histoire est celle du jeune Léopold incarné par Melvin Boomer, qui cache à son entourage son échec cuisant au concours d’entrée en médecine. Il est péniblement arrivé à la 511e place de sa faculté de médecine. Par défaut, Léopold décide, sans grande conviction, de s’inscrire à la maïeutique, c’est-à-dire à l’école des sages-femmes, tout en cachant la vérité à ses proches. Il nourrit l’objectif de prendre au bout de quelques années la passerelle afin de revenir en médecine. Mais sa rencontre avec Nathalie, incarnée par la lumineuse comédienne Karin Viard, va tout changer. 

Durant la première moitié du film, Léopold est un « fainéant, plein d’ego et de testostérone qui n’est pas là pour les bonnes raisons », affirme le personnage de Nathalie. « C'est vrai, au début, Léopold, il est têtu, il n'a pas envie d'être là. C'est un peu l'histoire d'un bouffon qui apprend et devient un sage-homme, dans le sens d'un homme sage, d'où le titre du film. Il n'a pas honte du métier puisqu'il ne le connaît pas, mais il a honte de son échec et de ce que les autres pourraient penser de cet échec. Il se renferme sur lui-même, se prend pour une personne qu'il n'est pas parce qu'il est frustré, il se met des barrières mentales », explique Melvin Boomer au média l’Etudiant.

Sage-femme dotée d’un caractère bien trempé et dotée d’une vingtaine d’années d’expérience, le personnage de Nathalie transmet avec joie et simplicité son savoir-faire. Elle va peu à peu faire apprécier à Léopolod le métier si indispensable de sage-femme. Le jeune homme vit alors un véritable parcours initiatique sur fond d’une jolie histoire d’amour avec une de ses camarades sages-femmes. « Plus qu’un mentor ou un responsable, Nathalie lui montre qu'il n'est pas là par hasard, qu'il peut réussir, que ce n'est pas parce que tu es tombé une fois que tu ne peux plus te relever », confie aussi Melvin Boomer à l’Etudiant. Son échec transformé en opportunité a de quoi donner de l’espoir aux étudiants de tous bords, en quête d’orientation.

Blouse rose ou blouse blanche ?

Alors blouse rose ou blouse blanche ? Si certaines maternités habillent de blanc les hommes sages-femmes, ces derniers doivent parfois porter la célèbre blouse rose. Le héros du film croit d’ailleurs au départ à une mauvaise blague lorsqu’on lui tend cette blouse rose. « N’existe-t-il pas une blouse bleue pour les hommes ? », demande-t-il. Force est de constater que notre société n’est pas encore très au courant de l’existence des hommes sages-femmes. D’ailleurs, est-ce plus correct de dire « l’homme sage-femme », « le sage-femme » ou encore « le sage-homme » ? Toutes ces dénominations sont possibles. Le film pose aussi une question fondamentale : comment bien s’intégrer quand on est le seul homme parmi toute une équipe de femmes ? C’est autant de questions que l’on se pose en visionnant ce film passionnant. 

« On avance sur les mentalités, mais je pense qu'aucun métier ne devrait être genré. C'est ce que je pense en tant qu'acteur. Je pense que ce n'est pas parce que tu es une femme que tu connais mieux l'intimité de la femme, la manière d'accoucher et un homme ou une femme ne sera pas meilleur pédagogue. Je crois qu'on trouve sa place, quel que soit son sexe, s'il y a une transmission, si on arrive à travailler ensemble, pour le meilleur, pour donner la vie », précise encore l’acteur Melvin Boomer à l’Etudiant.

Un film conforme à la réalité du métier

Pour les spectateurs, le film est un excellent moyen de découvrir ce métier si fantasmé de sage-femme. Entre cadence infernale, rapport difficile avec les médecins, la mort si proche de la vie et l’organisation du service… Tout y est ! Ce n’est pas pour autant un documentaire. La discrétion et la pudeur sont de mise lors des accouchements. Finalement, l’équilibre est maîtrisé entre le stress des personnages, les enjeux de la thématique et l’humour omniprésent. On apprend qu’un bon médecin est réputé être celui qui « joue le jeu du collectif ». Chez les sages-femmes, on découvre une ambiance très particulière sur leur lieu de travail. Dans un premier temps, l’arrivée d’un homme peut ébranler les sages-femmes, mais peu à peu les choses s’arrangent, comme dans ce film. 

Aujourd’hui, seuls 3 % des sages-femmes sont des hommes. Saviez-vous que le premier homme a intégré la formation de sage-femme en 1982 seulement et que 80 % des étudiants en école de médecine sont encore des femmes ? En somme, à travers ce beau personnage de Léopold, Melvin Boomer incarne brillamment cet homme sage-femme.

Le parcours de l’acteur Melvin Boomer

D’abord danseur de breakdance, Melvin Boomer a été formé au hip-hop par Delphine Schoevaert, et à la danse classique/jazz par Candice Alekan à l’école de dans « Arts en Mouvements ». Il continue de se former à l’Académie Internationale de la Danse. Puis en 2020, il fonde le collectif Artiumprod, qui rassemble des artistes et danseurs aux styles variés, dans l’objectif de monter des créations très diverses entre danse, freestyles, court métrages et photographies.

Melvin décroche par la suite le premier rôle de la nouvelle série de Katell Quillévéré et Hélier Cisterne, Le monde de demain, sur la formation du groupe NTM, et dans laquelle il interprète JoeyStarr. 

Melvin Boomer a joué il y a peu dans la série « Le monde de demain » où il incarne le rappeur Joey Starr. C’est le grand écart avec le film « Sage-homme ». Mais le jeune homme affirme avoir trouvé sa voie, comme acteur. « Mes profs, quand je leur disais que je voulais être danseur, ils me disaient que ce n'était pas un métier. Et puis un jour, tu tombes sur le prof qui te dit « vas-y, ne te pose pas de questions, taf et c'est tout ! », précise-t-il à L’étudiant. « Si tu ne peux pas faire de grandes choses, fais de petites choses avec grandeur », affirme d’ailleurs de son côté le rappeur Youssoupha.

Et vous, qu’avez-vous pensé du film « Sage-Homme » ? Vous pouvez aller à la rencontre du Bureau des Images lors du festival Séries Mania.

Réalisation : Jennifer Devoldère.

Scénario : Jennifer Devoldère et Cécile Sellam.

Format : long-métrage, 1h45.

Production : Karé Productions, France 2 Cinéma, Marvelous Productions.

Distribution : Other Angle Pictures et Warner Bros. France.

Producteurs : Antoine Rein, Fabrice Goldstein et Antoine Gandaubert.

Premier assistant réalisation : Justinien Schricke.

Directeur de production/régie : Philippe Rey.

Cheffe monteuse : Virginie Bruant.

Chef décorateur : Jean-Marc Tran Tan Ba.

Mixeur son : Niels Barletta.

Chef monteur son : Aymeric Devoldère.

Chef opérateur du son : Ivan Dumas.

Tournage : 9 septembre 2021 au 29 octobre 2021 avec 37 jours de tournage à Nancy et sa région.

Comédiens : Karin Viard, Melvin Boomer, Steve Tientcheu, Tracy Gotoas, Bruce Dombolo, Nadia Roz, Théodore Levisse, Marjorie Grigoletto, Anthéa Marques, Lucie Laurent, Renaud Vaudeville et Aurélie Palovitch.

Consultez ici la fiche technique du film.