Jérôme Petit :
retour sur le tournage du court métrage "Show"

Jérôme Petit, ingénieur du son, basé à Reims

Retour sur le tournage du court métrage "Show" à Reims (51), 2019

"Une équipe de tournage est très hiérarchisée, nous sommes tous en lien, de l’assistant déco au réalisateur mais chacun a son rôle."


"Dans le milieu du cinéma et de l’audiovisuel, tout passe par Paris, c’est très centralisé. J’y ai vécu cinq ans, mes coordonnées circulent, on me contacte pour travailler sur des tournages. Mais j’ai aussi un réseau régional. Je suis référencé par le Bureau d’accueil des tournages sur la base des techniciens régionaux.

Pour le court métrage "Show", tourné à Reims, j’ai fait des repérages à vélo. Nous étions une équipe d’une vingtaine de personnes, majoritairement des gens du coin. Il est extrêmement rare de pouvoir être chez soi pendant un tournage. Le soir, je rentrais à la maison, c’était agréable de pouvoir se reposer, d’avoir une vie personnelle malgré les horaires à rallonge. Je prenais quand même mes repas avec l’équipe, pour ne pas être coupé de la dynamique. Car en tournage, on est dans une énergie collective, à se retrouver tous, ailleurs, avec un même objectif. C’est très fort et le déplacement donne de la cohésion au groupe. Quand j’étais plus jeune, j’aimais cette ambiance un peu colonie de vacances. Cette convivialité est possible parce qu’une équipe de tournage est très hiérarchisée, nous sommes tous en lien, de l’assistant déco au réalisateur mais chacun a son rôle. Pour bloquer une route, demander qu’une ventilation ou une sonnerie soit interrompue parce qu’elle me gêne, tout passe par le régisseur. Il est l’interlocuteur des autorités locales. Il ne faut pas perturber l’organisation, ne pas court-circuiter le métier des autres, question d’efficacité, de suivi. Car le temps est compté sur un tournage. De notre côté, on n’oublie pas qu’on perturbe le quotidien des gens qui vivent là, en intérieur ou en extérieur. C’est leur lieu de vie, il faut être respectueux. Les habitants se montrent curieux, souvent impressionnés, ils aiment regarder, échanger avec l’équipe, se photographier avec un comédien. Parfois, on les dérange, on fait du bruit jusque tard le soir. C’est délicat mais les riverains sont compréhensifs quand, dès le départ, on a établi un bon contact, pris le temps d’expliquer notre activité.

Que ce soit chez soi ou à l’autre bout du monde, un tournage c’est une super aventure humaine. L’année dernière, j’ai travaillé avec Supermouche Productions, localisée à Epinal. Je suis allé tourner aux Comores, j’ai vécu des moments inoubliables avec des familles là-bas qui nous logeaient. Au-delà du travail, un tournage permet le voyage, les rencontres, cela ouvre des portes. C’est une manière d'accéder aux coulisses, aux coins, recoins. On découvre un monde, même chez soi. A Reims, lors du tournage d’un documentaire, je me suis retrouvé au sous-sol de la cathédrale, habituellement fermé au public et l’archéologue présentait ses recherches in situ."

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